Quand Lille joue les belles endormies...

Ce soir, Lille revêt son manteau noir, comme tous les soirs. Elle déambule avec dextérité entre chaque pavé, son corps porcelaine. Sa chevelure doré s'envole et se colle à ses lèvres rouges qu'elle a pris soin de peindre. Ses yeux violet était un enchantement pour ceux qui oser les croiser. Les perles lumineuses de sa mère dodelinent à chaque foulée autour de son cou. Elle rit, elle boit, elle séduit, elle est belle et jeune. Elle sait que le temps lui est compté et que ces plaisirs nocturnes vont s'envoler en souvenir. Elle s'émancipe et se joue de notre incrédulité devant sa beauté orgueilleuse. Elle ouvre son épais manteau et nous dévoile dentelles, corset et motifs géométriques, pour ensuite le refermer, prise d'un fou rire qu'on aimerai éternel. 

La belle Lille court alors entre ses ruelles, perturbant sous ses pas le silence austère instauré par ses aïeuls. C'est qu'elle se répétait sans cesse, tous les soirs: encore quelles heures avant l'oubli. Sa course finit par me surprendre. Elle se penche sur moi, ses cheveux me chatouillent presque et son parfum est un avant goût d'une admiration sans faille. J'ai su en croisant ses yeux que le sort avait brisé ma résistance et m'avait atteint à vie. Elle est partie comme elle était venue, tambourinant sur les pavés et s’esclaffant toujours autant. Dans quelques heures, elle jouerai les belles endormies, comme chaque matin, comme si de rien n'était. Demain soir, Lille revêtira son manteau noir, comme tous les soirs. Alors que moi, j'aurai le souvenir d'un teint porcelaine, de boucle doré, et de dentelles gravés sur les murs de sa ville. 

 

 Et vous? Quel serai la ville qui vous fait miroiter autant de désir? Bon weekend!!